Guerre psychologique contre les opposants à l'exploitation des gaz de schiste

Le Journal télévisé de 20 heures de France 2 du 5 décembre 2011 a consacré un reportage à la ruée vers le pétrole de schiste dans le Dakota du Nord (USA)
On ne trouvera dans ce reportage aucune allusion aux conséquences sur l’environnement de cette technique d’exploitation. Ses opposants dénoncent un désastre écologique, ses promoteurs même reconnaissent qu’elle n’est pas sans risque. Et qu’en dit le journal de David Pujadas? Rien. Au contraire, il s’extasie devant les images pittoresques d’une nouvelle « ruée vers l’or...

Derrière cette vision simpliste, quasi idyllique de la situation aux USA se cache pourtant une réalité bien différentes.
Une rumeur circule dans le milieu du business pétrolier et gazier : les grandes zones d’extraction des gaz de schiste ne seraient qu’une énorme pyramide de Ponzi et que le modèle économique ne marche tout simplement pas. Injectés à haute pression, les eaux usées des exploitations de gaz de schiste ont causé un millier de mini-séismes dans l'Arkansas.

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Les pollutions systématiques et à grande échelle par les produits chimiques des sites d'exploitation sont accompagnées de la mise en œuvre de techniques de guerre psychologique pour réduire au silence les opposants

Guerre psychologique au Dakota et en Pennsylvanie

Des entreprises gazières font usage de techniques et de personnels issus des unités de guerre psychologique de l’armée américaine, pour convaincre les populations de l’intérêt de leurs opérations d’exploitation à grande échelle des gaz de schiste dans le nord-est des États-Unis.
L’information a émergé d’une banale conférence réunissant des responsables de la communication des gaz et pétrole de schiste. Rassemblés au Hyatt Regency Hotel de Houston (Texas), la Hydraulic Fracturing Initiative 2011 qui s’est tenue début novembre a donné la parole à plusieurs cadres du secteur. Parmi eux Matt Pitzarella, de la société Range Ressources, s’est vanté en ces termes des méthodes appliquées en Pennsylvanie pour briser la réticence des populations locales inquiètes des conséquences de la fracturation hydraulique sur leur cadre de vie.
Éprouvées sur les insurgés irakiens, les méthodes de guerre psychologique sont appliquées aux citoyens américains...

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Ronald Gulla, obligé d’abandonner sa ferme à Mount Pleasant après avoir vu son eau, ses terres et son bétails foudroyés par les liquides de fracturation fuitant des puits de gaz , il dit :

Dès le début des opérations, en 2005, nous avons identifié d’anciens militaires dans les rangs de la communication et des négociateurs de ces boîtes. Ils frappaient à votre porte et vous disaient “vous ne voulez pas qu’on exploite votre gaz ? Vous n’êtes pas un patriote ?” Ils prétendaient que ce gaz réduirait les importations d’hydrocarbures du Moyen-Orient ... Ce sont des universitaires qui ont creusé leur CV et qui m’ont passé le mot. Mais je préfère ne pas citer de nom : beaucoup de professeurs ont payé cher d’avoir critiqué les gaz de schiste dans le coin...

“Nous faisons face à une insurrection”

Ce sont les paroles de Matthew Carmichael, responsable communication de la société Anadarko Petroleum un ex sergent du 3ème bataillon du 23ème régiment de Marine. Après quelques années chez Chevron et avant les gaz de schiste, ce gradé a fait un crochet par KBR, filiale du groupe Halliburton, remarquée eu Irak pour avoir employé le plus grand nombre de mercenaires.

Si vous êtes un responsable de communication dans ce secteur, je vous recommande de faire trois choses :
• Téléchargez le manuel de contre-insurrection du corps des Marines de l’armée américaine car nous faisons face à une insurrection. Il y a beaucoup de bonnes leçons là dedans, provenant d’une expérience militaire.
• Faire une formation organisée par Harvard et le MIT deux fois par an intitulé “Gérer un public en colère”. Assistez à cette formation, beaucoup d’officiers dans nos troupes le font déjà. Cela vous donne des outil, les outils médiatiques, pour gérer l’énorme polémique avec laquelle notre industrie se débat.
• Troisièmement, se procurer les “Rumsfeld’s rules” (“règles de Rumsfeld”). Vous connaissez tous Donald Rumsfeld – c’est un peu une Bible pour guider ma façon d’opérer...

Pour en savoir plus sur la guerre psychologique faite aux citoyens américains lire l'article intégral sur OWNI : Guerre psychologique pour le schiste

Kazakhstan répression dans le sang de manifestations des ouvriers du pétrole

L'économie du Kazakhstan repose essentiellement sur les exportations de pétrole, qui représentent 56 % de la valeur des exportations et 55 % du budget de l'État. Selon certaines estimations, le pays a des ressources pétrolières équivalentes à celles de l'Irak. Le pays détient 75 % des réserves de pétrole de la mer Caspienne (soit 3 % des réserves mondiales)
Le projet d'exploitation du gisement du Kachagan, le plus grand champ pétrolier découvert au monde depuis 30 ans, avec des réserves estimées à plus de 20 milliards de barils est actuellement le plus grand projet industriel au monde avec un budget de 150 milliards de dollars.
Accessoirement, le Kazakhstan est le premier producteur d'uranium au monde. Il produit 33 % (soit 17 803 tonnes en 2010) de la production mondiale d'uranium7. Le Kazakhstan dispose de réserves importantes d'uranium (17 % de la réserve mondiale).

crude-oil-trading2888.jpgDes milliers de grévistes du secteur pétrolier qui réclament des hausses de salaires, s’en sont pris à une tribune officielle lors de l’anniversaire de l’indépendance du pays le 16 décembre. Les forces de sécurité ont ouvert le feu. Le couvre-feu est imposé dans la ville jusqu’au 5 janvier. Des témoignages diffusés par la chaîne de télévision indépendante kazakh K+ ont fait état de l’emploi d’armes automatiques contre la foule, au moins 15 personnes ont été tuées, plus d'une centaine blessées, vendredi à Janaozen, dans l’ouest de l’ex-république soviétique.



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